Lucas Etienne (INRAE PACA, UR PSH) - 2019-2022

Cette thèse visait à analyser les effets du paysage sur les bioagresseurs et l’usage de produits phytosanitaires (mesurés via l’IFT - Indice de fréquence de traitement) en cultures pérennes (vigne et pommier). Existe-t-il des contextes paysagers favorisant une baisse des pesticides ? L’AB a-t-elle un impact ? Pour explorer ces questions, trois bases de données ont été mobilisés : deux régionales et une nationale (du réseau Ecophyto-Dephy).
Les résultats sont très nuancés selon l’échelle d’analyse (régionale ou nationale), le type de culture, le type de pesticide concerné (fongicides ou insecticides) et le type d’habitats semi-naturel (bois, prairies, etc.). 
Il est néanmoins possible de conclure que pour les vignes :

• l’augmentation des surfaces boisées diminue la probabilité d’utiliser des insecticides (l’effet est inverse pour les prairies) ;
• l’utilisation d’insecticides diminue lorsque le pourcentage de vigne dans le paysage augmente ;
• la probabilité de traiter avec un insecticide augmente avec la taille des parcelles de vigne.

Et pour les vergers de pommiers :

• l’utilisation d’insecticides diminue dans les vergers entourés de nombreux vergers en AB ;
• les infestations de tavelure et de carpocapses augmentent avec la proportion de vergers dans le paysage (les carpocapses arrivent plus tôt dans la saison) ;
• les dégâts des carpocapses diminuent avec la taille des parcelles qui sont aussi davantage traitées.

En conclusion, la gestion à l’échelle du territoire peut aider à réduire l’usage d’insecticides au niveau du paysage agricole. Ces résultats contribueront à accompagner les pouvoirs publics et agriculteurs dans la poursuite de leurs objectifs de réduction des pesticides.

Mots-clés

Bioagresseurs, pommier, structure du paysage, utilisation des pesticides, vigne

Encadrants

Claire Lavigne (INRAE PACA, UR PSH)

Pierre Franck (INRAE PACA, UR PSH)

Adrien Rusch (INRAE Bordeaux-Nouvelle Aquitaine, UMR SAVE)