La préservation de la biodiversité est reconnue comme un enjeu social et environnemental majeur, ainsi qu’un pilier de transformation des systèmes agro-alimentaires. Cependant, la perte de biodiversité, au-tant sauvage que cultivée, se poursuit. Cela mène à s'interroger sur l'ampleur et les façons dont la biodiversité est valorisée par différents acteurs dans la société.

Cette thèse vise à contribuer au champ de recherche émergent des valeurs (qui cherche à caractériser les types de valeurs en jeu) et de la valuation (qui s’intéresse au processus et aux acteurs) de la biodiversi-té, et plus particulièrement de la biodiversité cultivée. Elle s’appuie sur les théories et les concepts de la sociologie économique et de la sociologie des sciences et des techniques. L'observation participante ainsi que des entretiens semi-directifs sont utilisés pour conduire une analyse qualitative et comparative avec pour objectifs de :

• caractériser les diverses valeurs (économiques et non-économiques) revendiquées par différents acteurs dans le processus de construction de marchés ;
• comprendre comment les réseaux se construisent afin de créer des marchés ;
• décrire le fonctionnement et les règles des marchés qui se mettent en place ;
• comprendre si de nouvelles façons d'organiser les marchés, avec des valeurs propres, peuvent influer sur  le changement d'échelle de l'AB et la protection de la biodiversité cultivée.

Adossée au projet européen DIVINFOOD sur la valorisation de céréales mineures et de légumineuses, la thèse mobilise deux cas d’étude en France qui expérimentent diverses façons de (re)mettre en valeur(s) deux variétés de haricots secs (appartenant à la même espèce de haricot "commun") dans la perspective de créer et/ou reconfigurer des marchés. 

Encadrement de la thèse

Allison Loconto (INRAE Ille-de-France - Saclay, UMR Lisis) 

Yuna Chiffoleau (INRAE Occitanie-Montpellier, UMR Innovation)