VÉGÉTRUIES - Des plantes comme alternatives aux hormones de synthèse pour la synchronisation des cycles en élevage porcin

OBJECTIFS

Le projet Végétruies visait à tester deux substituts naturels aux progestagènes de synthèse : les fruits du gattilier (Vitex agnus-castus) et les feuilles de noyer (Juglans regia). L’hypothèse était que l’introduction de ces phytoprogestagènes dans la ration alimentaire des cochettes (jeunes truies) pourrait allonger la phase lutéale et que l’arrêt de la distribution induirait une reprise du cycle et une synchronisation des œstrus (chaleurs).

REALISATIONS

Dans un premier temps, les phytoprogestagènes de ces plantes ont été identifiées et quantifiées :

• L’analyse des flavonoïdes a montré que les fruits de gattilier contiennent du kaempferol et de l’apigénine et les feuilles de noyer contiennent de grandes quantités de kaempferol. 
• L’analyse des stéroïdes a montré que les fruits du gattilier en contiennent peu, alors que les feuilles de noyer sont très riches en prégnénolone, progestérone, 5α- et 20α-dihydroprogestérone. 
• L’analyse des phytostérols a montré que les fruits du gattilier et les feuilles de noyer contiennent du cholestérol, du campestérol, du β-sitostérol et du stigmastérol.

Dans un second temps, des fruits de gattilier et des feuilles de noyer séchées ont été distribués sous forme de granulés dans la ration alimentaire de cochettes cyclées, entre le 12e et le 18e jour après leur oestrus (J12 et J18). 
    Une détection, matin et soir, des chaleurs au verrat à partir de J13 a permis de mesurer l’intervalle entre deux œstrus. Celui-ci n’était pas significativement différent entre le lot témoin et le lot gattilier ou noyer, mais il était significativement supérieur pour le lot avec progestagène de synthèse (p < 0,05).
    Un prélèvement de sang réalisé à J11 et J18 a montré une baisse entre J 11 et 18 de la concentration de progestérone dans le plasma des cochettes de tous les lots, mais avec une concentration moyenne à J18 significativement plus élevée pour le lot « noyer » (p < 0,05).
    Une analyse du stéroïdome plasmatique à J11 et J18 a montré une baisse significative de la concentration de la prégnénolone, de la progestérone et de tous ses métabolites entre J11 et J18 pour tous les lots. Dans le lot noyer, les concentrations à J18 de la progestérone et de tous ses métabolites étaient significativement plus élevées que dans le lot témoin ou gattilier.
En conclusion, ces plantes n’ont pas permis la synchronisation des cycles des cochettes dans ces conditions expérimentales. D’autres voies d’administration sont en cours de réflexion.

Participants

Unités INRAE

• GenESI, Rouillé
• UEVT, Villa Thuret
• UEA, Toulenne

Partenaires

• Phytosynthèse
• INSERM – Université Paris Saclay